Ariettes oubliées III

de Paul Verlaine

Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits
Pour un cœur qui s’ennuie
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s’écœure.
Quoi! nulle trahison ?…
Ce deuil est sans raison.

C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine.